La lumière bleue du téléporteur disparaissait progressivement, et la vague d'inquiétude s'abattit à nouveau sur Zorglor, alors que les paysages familiers mais toujours vaguements dérangeants de Zora apparaissaient autour de lui.
Le tryker regarda autour de lui quelques instants, mais seules les silhouettes masquées et impassibles des servants de l'autel Karavan étaient autour. Ah oy ... une perle de sève .... Zorglor se mit à courir en direction de la ville et de l'autel Kami, luttant contre l'angoisse.
Quatre fois ... à quatre reprises déjà en quelques jours, il avait vu Nymphéa avoir un de ces étranges malaises, tombant à terre, pâle, incapable du moindre mouvement.
Il y avait eu ce premier accès à Pyr, eny c'était l'hiver et après avoir joué dans la neige au Tertre de la Dissidence, et Nymphéa n'avait pas tardé à écarter les craintes de Zorglor, prétextant un simple coup de froid.
Puis la deuxième fois, à Fairhaven. Zorglor avait insisté pour que Nymphéa consulte un Sage. La trykette avait essayé d'éluder la conversation et il n'avait qu'à peine pu lui arracher une vague promesse de faire quelque chose si les symptômes continuaient.
Hier ... le tryker en frissonnait encore. Qu'aurait-il pu se passer si Nymphéa avait été seule à ce moment, au Vide, à proximité des Grands Najabs ? Pendant qu'Alyz et Minidouce s'occupaient des batraciens, Zorglor avait enfin réussi à convaincre Nymphéa qu'elle devait absolument faire quelque chose, et elle avait promis de voir un Sage dès aujourd'hui.
Et aujourd'hui ... Zorglor avait compris dès qu'il avait vu le visage de la trykette après qu'elle soit revenue de l'île enchantée. Il avait essayé, bien vainement, de dissuader la chef de la Garde des Dragons Noirs de s'y rendre dans son état... autant essayer d'attirer l'attention d'un messab en lui faisant des signes de la main. Zorglor s'était maudit de n'avoir pas plus insisté lorsque son aimée était arrivée, tremblante, de l'autel Karavan de Fairhaven, s'asseyant, pâle, dans la sciure.
C'est ainsi que les deux trykers avaient brisé, l'un un cristal, l'autre une perle de sève vers la capitale du pays Zoraï, pour y rencontrer le Sage Zoraï qui avait déjà sauvé Nymphéa et Makao lors de la naissance de ce dernier.
Zorglor atteignit enfin l'Autel Kami de Zora où la trykette attendait, tirant discrètement la langue au Kami noir. Main dans la main, les deux homins prirent la direction du temple de Zora, parlant peu, tendus. Zorglor se sentit un peu mal à l'aise en entrant dans ce lieu dévoué aux Kamis, et serra plus fort la main de Nymphéa, jusqu'à ce qu'ils atteignent le Sage, qui méditait près d'un Kami immobile.
Les deux trykers restèrent quelques instants, hésitants, jusqu'à ce que Nymphéa toussotte « Nair-Sage ? ». L'interpellé leva doucement la tête, examinant le couple: « Nymphéa O'Nehly, si mes souvenirs sont bons ? Et lui ? ». Zorglor hésitant, Nymphéa fit les présentations, avant que les deux homins n'expliquent les raisons de leur venue.
Le Sage se leva lentement, avant de montrer à Nymphéa une paillasse, lui faisant signe de s'allonger. Celle-ci frémit, se remémorant les longues semaines qu'elle avait passé en ce lieu, voila quelques cycles. Le tryker murmura doucement quelques mots : « Y syln là wil sul, yem-amn ... », avant de lacher lentement la main de son aimée, qui s'étendit en tremblant.
L'examen du Sage dura longtemps. Zorglor s'était agenouillé auprès de la trykette et tenait sa main, pendant que le Zoraï marmonnait d'étranges formules et accomplissait divers gestes non moins déroutants. Après plusieurs minutes, il s'arrêta enfin, restant immobile quelques instants.
Le Sage se releva finalement, murmurant à Nymphéa « Reposez-vous ... je vais parler à votre homin. », puis s'éloigna lentement. Zorglor murmura quelques mots pour tenter de rassurer Nymphéa, puis se leva et se tourna, à regrets, la gorge nouée.
Le tryker se rapprocha du Sage, qui restait immobile quelques pas plus loin, et regarda le masque, attendant, une interrogation muette dans le regard. Au bout de quelques instants qui parurent à Zorglor plus longs que le temps qu'il ne mettait à se recoiffer quand tous ses liens étaient défaits, le Sage dit, d'une voix grave : « Votre homine va beaucoup avoir besoin de vous. ».
Le tryker fronça un peu plus les sourcils et retint son souffle. Le Sage s'interrompit de nouveau. La voix de Zorglor tremblait lorsqu'il demanda: « Pacty, Nair-Sage ... tylleer ... Y wynt savoir ... ».
Un étrange phénomène sembla alors se produire, et Zorglor eut l'impression que l'expression du masque s'était adoucie, lorsque le Sage dit doucement : « J'espère que tout se passera bien ... Félicitations, Zorglor ... Ce sera votre premier enfant ? ».
Zorglor ferma les yeux, respirant doucement, et le monde réel disparut autour de lui, remplacé par une bulle dans laquelle seul le bonheur existait.
Le tryker regarda autour de lui quelques instants, mais seules les silhouettes masquées et impassibles des servants de l'autel Karavan étaient autour. Ah oy ... une perle de sève .... Zorglor se mit à courir en direction de la ville et de l'autel Kami, luttant contre l'angoisse.
Quatre fois ... à quatre reprises déjà en quelques jours, il avait vu Nymphéa avoir un de ces étranges malaises, tombant à terre, pâle, incapable du moindre mouvement.
Il y avait eu ce premier accès à Pyr, eny c'était l'hiver et après avoir joué dans la neige au Tertre de la Dissidence, et Nymphéa n'avait pas tardé à écarter les craintes de Zorglor, prétextant un simple coup de froid.
Puis la deuxième fois, à Fairhaven. Zorglor avait insisté pour que Nymphéa consulte un Sage. La trykette avait essayé d'éluder la conversation et il n'avait qu'à peine pu lui arracher une vague promesse de faire quelque chose si les symptômes continuaient.
Hier ... le tryker en frissonnait encore. Qu'aurait-il pu se passer si Nymphéa avait été seule à ce moment, au Vide, à proximité des Grands Najabs ? Pendant qu'Alyz et Minidouce s'occupaient des batraciens, Zorglor avait enfin réussi à convaincre Nymphéa qu'elle devait absolument faire quelque chose, et elle avait promis de voir un Sage dès aujourd'hui.
Et aujourd'hui ... Zorglor avait compris dès qu'il avait vu le visage de la trykette après qu'elle soit revenue de l'île enchantée. Il avait essayé, bien vainement, de dissuader la chef de la Garde des Dragons Noirs de s'y rendre dans son état... autant essayer d'attirer l'attention d'un messab en lui faisant des signes de la main. Zorglor s'était maudit de n'avoir pas plus insisté lorsque son aimée était arrivée, tremblante, de l'autel Karavan de Fairhaven, s'asseyant, pâle, dans la sciure.
C'est ainsi que les deux trykers avaient brisé, l'un un cristal, l'autre une perle de sève vers la capitale du pays Zoraï, pour y rencontrer le Sage Zoraï qui avait déjà sauvé Nymphéa et Makao lors de la naissance de ce dernier.
Zorglor atteignit enfin l'Autel Kami de Zora où la trykette attendait, tirant discrètement la langue au Kami noir. Main dans la main, les deux homins prirent la direction du temple de Zora, parlant peu, tendus. Zorglor se sentit un peu mal à l'aise en entrant dans ce lieu dévoué aux Kamis, et serra plus fort la main de Nymphéa, jusqu'à ce qu'ils atteignent le Sage, qui méditait près d'un Kami immobile.
Les deux trykers restèrent quelques instants, hésitants, jusqu'à ce que Nymphéa toussotte « Nair-Sage ? ». L'interpellé leva doucement la tête, examinant le couple: « Nymphéa O'Nehly, si mes souvenirs sont bons ? Et lui ? ». Zorglor hésitant, Nymphéa fit les présentations, avant que les deux homins n'expliquent les raisons de leur venue.
Le Sage se leva lentement, avant de montrer à Nymphéa une paillasse, lui faisant signe de s'allonger. Celle-ci frémit, se remémorant les longues semaines qu'elle avait passé en ce lieu, voila quelques cycles. Le tryker murmura doucement quelques mots : « Y syln là wil sul, yem-amn ... », avant de lacher lentement la main de son aimée, qui s'étendit en tremblant.
L'examen du Sage dura longtemps. Zorglor s'était agenouillé auprès de la trykette et tenait sa main, pendant que le Zoraï marmonnait d'étranges formules et accomplissait divers gestes non moins déroutants. Après plusieurs minutes, il s'arrêta enfin, restant immobile quelques instants.
Le Sage se releva finalement, murmurant à Nymphéa « Reposez-vous ... je vais parler à votre homin. », puis s'éloigna lentement. Zorglor murmura quelques mots pour tenter de rassurer Nymphéa, puis se leva et se tourna, à regrets, la gorge nouée.
Le tryker se rapprocha du Sage, qui restait immobile quelques pas plus loin, et regarda le masque, attendant, une interrogation muette dans le regard. Au bout de quelques instants qui parurent à Zorglor plus longs que le temps qu'il ne mettait à se recoiffer quand tous ses liens étaient défaits, le Sage dit, d'une voix grave : « Votre homine va beaucoup avoir besoin de vous. ».
Le tryker fronça un peu plus les sourcils et retint son souffle. Le Sage s'interrompit de nouveau. La voix de Zorglor tremblait lorsqu'il demanda: « Pacty, Nair-Sage ... tylleer ... Y wynt savoir ... ».
Un étrange phénomène sembla alors se produire, et Zorglor eut l'impression que l'expression du masque s'était adoucie, lorsque le Sage dit doucement : « J'espère que tout se passera bien ... Félicitations, Zorglor ... Ce sera votre premier enfant ? ».
Zorglor ferma les yeux, respirant doucement, et le monde réel disparut autour de lui, remplacé par une bulle dans laquelle seul le bonheur existait.